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Il était une fois ...

le Moulin du Pourpré

O. Delcourt 

Le moulin serait de création féodale et fut acheté, en 1769, par mon ancêtre Louis Vallat (patronyme qui signifie d'ailleurs "petit ruisseau"...).

Son histoire aurait pu inspirer Marcel Pagnol ou...Alphonse Daudet.

Ils auraient peut-être conté la mort prématurée de ce Moulin à farine, en 1892, au bord de sa retenue d'eau asséchée.

Mais, comme ils ne sont plus là pour en parler, je vais donc le faire à leur place:

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le Moulin du Pourpré

"Il était une fois, un joli petit moulin qui tournait, guilleret, au bord d'un ruisseau appelé le "Pourpré". Environ une fois par semaine, quand la retenue d'eau était pleine, il prenait son élan et ses lourdes meules de pierre écrasaient tous les grains que lui apportaient les habitants de la région. Une fois la tâche accomplie, tout ce joli monde repartait sur les chemins en plaisantant. Que la vie était donc gaie, amusante et pleine de fantaisie quand tous ces jupons colorés et ces paysans en chemise descendaient la colline pour venir le regarder tourner!

Mais tout cela était trop beau. Le bonheur attise la convoitise et il a donc toujours une fin...

Un beau matin, des gens de la ville voisine, décidèrent que les eaux vives et fraîches du "Pourpré" leur convenaient si bien qu'ils les détournèrent pour alimenter les quartiers nord de leur cité. Il n'y aurait aucun problème, assurèrent-ils à son propriétaire, le moulin continuerait de tourner...Mais, le ruisseau maigrit...devint si maigre, si amoindri, qu'il ne pouvait plus faire tourner ses lourdes meules de pierre...il souffrait d'une ...déviation de ses eaux ....une maladie grave, incurable!

Ah! il ne fallait pas se laisser faire. Il était là depuis longtemps, il était utile, il fallait le défendre! Son agonie fut tapageuse et même la presse s'en fit l'écho. Il y eut force procès et de nombreux articles dans les journaux qui criaient au scandale. Car avant de mourir, ce petit moulin fit beaucoup de bruit! Mais, rien n'y fit. Son propriétaire eut beau se démener comme un diable, la raison d'état est toujours la plus forte et tant pis si les petits villageois des hameaux environnants devaient en souffrir. Ils n'avaient qu'à aller dans une boulangerie!

Mais, rien ne pouvait consoler son propriétaire. Ni dédommagements, ni argent, il ne pouvait se résoudre à oublier son moulin. Comment accepter qu'il n'entendrait plus le joyeux clapotis de sa roue dans l'eau? Quelle tristesse! pensait-il. Adieu le défilé des sacs gorgés de blé! terminée la jolie farandole accompagnant les ânes et les mules qui accouraient chaque semaine! Finis les cris, les rires, les odeurs et les doux cliquetis des mécanismes! "

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Il ne lui restait plus, pour oublier son moulin, qu'à se concentrer sur ses vignes, qu'il aimait aussi plus que tout... Il n'y parvint qu'à moitié, et il donna à son vin le nom ...de son moulin...

fin août, mon bassin se porte bien

...écouter le bruit de l'eau qui coule !

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Moulin à eau

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